Le 6 avril 1981, le corps d’ un espoir, âgée 2 ans, fut découvert dans un rue de la banlieue de Paris. A la lumière de l’analyse étiologique, les autorités ont pu affirmer sans risque de se tromper, que le petit espoir été décédé d’une mort naturelle. L’hypothèse diagnostique la plus probable est que «l’espoir serait décédé d’un malaise cardiaque de type fibrillation ventriculaire favorisé par une hypokaliémie associée à une hypoxémie et à une hypovolémie» Si bien la communauté médicale a trouvé cette découverte plutôt bizarre (les espoirs ont d’habitude une espérance de vie de 5 ans environ dans l’état naturelle), le corps de l’espoir fut porté au cimetière sans d’autres considérations d’importance.
Vingt-cinq ans après l’ événement, Nicole B., une femme de 40 ans qui travaille comme secrétaire dans le bureau d’impôts, était sous procès de psychothérapie. Hantée par un souvenir douloureux mais au même temps obscure et inaccessible, elle avait été incapable de nouer des relations affectives stables avec les hommes.
L’après-midi du lundi 20 du mois dernier, Nicole accepta être soumise á une session hypnotique. Là, sous l’effet de la relaxation profonde (et sous l'effet sédatif des benzodiazépines, bien sur) elle a rappelé tout :
L’espoir avait été tué par un jeune homme, et Nicole avait témoigné le crime. Et toute sa vie elle avait été marquée par cet événement terrible.
Cette histoire a pu rester inaperçue dans les quotidiens du pays, et même rapidement oubliée, mais Nicole fut possédée pour une idée obsessive : Que sa guérison ne surviendra qu'à rencontrer l'assassin du petit espoir en prison.
Encouragée par son thérapeute, Nicole B. a visité les jours suivants 2 chaînes de TV et 3 importants journaux pour exposer son cas.
Un de ces journaux á publié dans son éditorial :
« Ce témoignage bouleversant, qui nous fait participer à un lent travail de reconstruction psychologique, offre une réflexion passionnante sur le processus de deuil. Il nous interroge également, à travers l'exemple d'un crime qui va révéler toutes les fissures d'une vie «ordinaire», sur la place des victimes et des coupables dans notre société. » (Á notre avis, la presse sacrifie les informations importantes pour donner une large place à ce traitement de plus en plus irresponsable des faits divers)
Pendant ce mois d’avril, presque tous le jours des nouveaux cadavres des espoirs sont découverts dans les rues des grandes villes, et de centaines de personnes (qui ont difficultés pour soutenir des relations affectives stables) ont subitement rappelé d’être témoins des épisodes pareilles . On a le soupçon d'une épidémie, des assassins en série ou d’une nouvelle hystérie collective.
Finalement, comme a dit le vieux poète ”Un homme tué par un homme effraye la pensée, mais un espoir tué par un homme la consterne”.
On ne comprend encore le sens de cette affirmation.